1947 Claude MARTIN

Présente, avant le départ des 24 heures du Bol d’Or, la reproduction d’usine de l’Amilcar des Records du Monde 1928 et 1929. Etant Concessionnaire Simca depuis 1935, mon Père avait remplacé le sigle Amilcar au profit de Simca. Monsieur Eugène Mauve, créateur du Bol d’Or en 1922 me présentait à la radio (haut-parleur) comme le plus jeune pilote de France ! Enhardi par cette flatteuse présentation, mon Père me demande d’effectuer un tour complet du circuit des Loges de 5 kilomètres. A mi-chemin, la courroie de transmission se rompt et me voilà en panne. C’est Robert Aumaitre et François Cuillier au volant de la Bugatti Grand Sport, celle qui avait effectué le tour d’honneur au départ de l’épreuve, qui soulevèrent l’Amilcar Baby et la placèrent en travers de la 3ème place. C’est ainsi que je montais pour la première fois dans une Bugatti, pilotée par le sympathique Robert ex. mécanicien de Bugatti avant guerre puis chez Simca/Gordini.

L’Amilcar Baby, d’usine, de 1927

Représentée sur ces photos aux 24 heures du Bol d’Or 1947 à Saint Germain en Laye (près de Paris) France, elle est pilotée par Claude Martin, alors âgé de 9 ans. Ce modèle réduit exécuté par Amilcar en 1927 est la reproduction de la Monoplace pilotée par André Morel et Charles Martin (homonyme de mon père) qui ont battu les Records du Monde départ arrêté en 1927 à 205 et 210,770 km/h, à Arpajon, en France, près de Paris) et a participé aux 200 Miles d’Indianapolis en mai 1929 avec Jules Moriceau comme Pilote.

Caractéristiques
:
moteur : monocylindre JAP 175 cc, à essence, 2 temps, refroidissement à air, allumage par magnéto blindée, un carburateur horizontal à boisseau, une boîte de vitesses à 2 rapports (séparée du moteur), embrayage à plateau à bouchons, entraînement sur la roue arrière gauche par courroie trapézoïdale, direction à vis sans fin, vitesse 70 km/h, châssis en bois, essieux avant et arrière rigides, carrosserie légère en aluminium, roues à fins rayons métalliques et jantes creuses (à l’origine jantes et pneus à talon).

Dimensions
:
pneus : Hutchinson Cord 550 x 85
voie : 0,76 mètre
empattement : 1,40 mètre
longueur totale : 2 mètres
largeur : 0,55 mètre
hauteur : 7,5 cm

Historique
:
Elle porte le sigle Simca sur la calandre et le fanion sur le côté gauche pour la raison suivante : mon Père, après avoir été pendant une quinzaine d’années (de 1922 à 1935) Agent et Concessionnaire Amilcar, puis Concessionnaire Simca de 1936 à 1970 (pendant 30 années) l’avait baptisé Simca pour la circonstance. De 1947 à 1952, mon Père m’a fait participer, à titre de démonstration, aux départs des 24 heures du Bol d’Or à Saint Germain en Laye et à Montlhéry. L’Organisateur et créateur du Bol d’Or, Monsieur Eugène Mauve me présentait à la radio comme le plus jeune pilote de France ! En fait, ma prestation consistait à la mettre en marche à l’aide d’une manivelle actionnée au pied et du décompresseur, et de rouler le long des stands dans un tonnerre d’échappement libre. Je faisais l’aller et retour plusieurs fois, une heure ou deux et avant le départ en faisant bien attention de ne pas accidenter un spectateur. Une fois, j’avais tenté d’effectuer un tour complet du circuit, celui des Loges de 5,784 kilomètres. La courroie de transmission d’époque s’était rompue et j’étais immobilisé à la moitié du circuit. Mon père et les organisateurs ne me voyant pas revenir étaient venus me chercher. Je me souviens toujours d’un grand costaud en combinaison blanche avec l’écusson Simca cousu sur la pochette. C’était, Monsieur Robert Aumaitre, mécanicien de Bugatti et de Gordini, toujours souriant, qui l’avait soulevée avec un ami (Cuiller, je crois) et l’avait déposée sur l’arrière du torpédo Bugatti Grand Sport. C’est ainsi que j’ai roulé pour la première fois de ma vie dans une Bugatti. Je me trouvais sur les lieux prestigieux du Château de Saint Germain en Laye (lieu de naissance du Roi Louis XIV), et tous les Champions, tels que Yves Giraud-Cabantous; Robert Manzon, Jean Behra, Georges Houel, Wimille, Roger Labric, Georges Monneret, le Prince Bira, Scaron, Gordini….et Hector Pigozzi, PDG de Simca me connaissaient mieux que moi je les connaissais.

Achetée en 1930 par mon père à Monsieur Sée PDG d’Amilcar, elle est toujours là depuis 78 années !

Il y a eu trois Baby construites par l’Usine, une de couleur bleue, une ivoire et une rouge à l’occasion des Records du Monde. Nous n’avons pas encore retrouvé la troisième et la cherchons toujours, un moteur et une boîte de vitesses-embrayage aussi.

1947 le Jamtel

Etait le Concessionnaire Parisien des produits additifs aux carburants Redex. Il s’agissait d’un additif mis au point par les Ingénieurs en Angleterre afin d’éviter le grippage des pistons dans les cylindres du moteur Rolls Royce des avions de chasse Spitfire. Il a participé 4 fois consécutives aux 24 heures du Bol d’Or sur une Amilcar MCO sous le nom de Dergy Spécial et la Panthère, et remporté 4 fois la victoire en catégorie course (2 fois avec le moteur 6 cyl. Amilcar sans compresseur et 2 fois avec un Simca Dého et la suspension indépendante Simca/Dubonnet à l’avant, monté par Aldo Gordini). Mon Père effectuait la conversion Redex aux Simca vendues neuves et assurait la maintenance des Simca sur le circuit. En 1948, la victoire revint à José Scaron sur la toute première Simca-Gordini à châssis tubulaire à conduite centrale.

1950 Paris, porte de Versailles,
le derby automobile des moins de 15 ans

« Les Caisses à Savon». Je me classais très bien, mais à la finale, Janot Salis me dépassa avec son bolide mieux préparé et mieux lesté. Il remporta le premier prix, une 4 ch. Renault !

1952 Les 24 Heures du Bol d’Or à Montlhery

Cette année-là, mon père préparait une Simca Aronde, roue à rayons, gros réservoir d’essence, 2 carburateurs, pompe à essence, compte tours minutes…Après plusieurs tours, il dut s’arrêter suite à une fuite d’essence aux carburateurs. Nous avions effectué les raccordements d’essence avec les premières tuyauteries en plastique et le serrage n’était pas suffisant sous la pression de la pompe. Roland, Mécanicien sachant tout faire, a effectué en un temps record l’aller/retour de Montlhéry à Saint Germain en Laye avec la camionnette Simca 8 pour ramener les raccords sertis et boulonnés se montant sur les carburateurs. Malgré ce retard de plus de 3 heures, mon père arriva classé 1er de catégorie.